


Je vais tenter dans cette série d'articles de résumer les principales infos sur ces vaccins de façon systématique et concise. Je tenterai également dans la 2ème partie de l'article de vous proposer des protocoles cohérents de vaccination, en fonction de vos objectifs. Dans un premier temps, passons en revue les différents vaccins disponibles, les maladies contre lesquels ils protègent, leur protocole d'utilisation et leurs caractéristiques.
Le protocole d'utilisation consiste en 1 injection à partir de l'âge de 6 semaines, avec ensuite un rappel annuel. Après la vaccination, il est encore nécessaire d'attendre 3 semaines pour que la protection soit efficace. En milieu infesté, il peut être conseillé de vacciner 2 fois le pigeonneau. Dans ce cas, on réalisera une injection à 3 semaines (au sevrage) suivi de la seconde injection à 6 semaines. Le but de cette double vaccination est de réaliser la 1ere vaccination avec l'objectif de protéger le pigeon pour la période critique d'entre 5 et 9 semaines, âge auquel les pigeonneaux sortent déjà du pigeonnier, et donc risquent un contact avec le virus mais où ils ne sont pas encore protégés par l'injection de 6 semaines.
Ajoutons que vacciner uniquement à 3 semaines n'est pas une solution conseillée car à cet âge les anticorps maternels sont encore présent et empêchent la mise en place d'une protection correcte de longue durée.
Régulièrement utilisé également, le protocole est « approximativement » le même que pour le colombovac PMV. Plusieurs vétérinaires (dont je fais partie) apprécient peut-être un peu moins le nobilis paramyxo que le colombovac PMV car on peut remarquer une beaucoup plus grande fréquence d'apparition d'abcès sur le site d'injection. J'ajouterai également que la notice du médicament dans son point 11, précise qu'après ouverture du flacon, il faut administrer le vaccin rapidement ce qui peut s'avérer être un inconvénient de façon pratique, ou augmenter le gaspillage.
La notice du vaccin précise que le vaccin peut être administré de 2 façons différentes :
- Soit en l'injectant en voie sous cutanée
- Soit en l'administrant par méthode intra folliculaire (plus vulgairement appelé « méthode de la petite brosse » (la petite brosse n'étant pas fournie avec le vaccin).
Précisons que le fabricant du vaccin sur sa notice encourage la méthode sous-cutanée. Le protocole est assez simple, une seule administration à partir de l'âge de 6 semaines, et un rappel annuel. On admet généralement qu'il peut être administré sans risques supplémentaires le même jour que le vaccin paramyxovirose. De ma propre expérience, pour l'avoir pratiqué sur plusieurs dizaines de milliers de pigeons, administrer en même temps le colombovac PMV et le diftovac ne semble pas créer de risques supplémentaires.
Il faut préciser que la vaccination (comme d'ailleurs plus largement la plupart des vaccinations) ne procure pas une protection totale en cas de passage épidémique du virus dans la région. On peut en effet constater que dans un cheptel vacciné, il n'est pas rare de remarquer qu'un ou quelques pigeons peuvent présenter une petite poquette malgré la vaccination. Symptômes qui n'auront bien sur rien à voir avec des pigeons atteints mais non vaccinés où les symptômes seront beaucoup plus important et dureront plus longtemps. La maladie frappant généralement en période de concours, cette différence est clairement non négligeable.
La notice de ce vaccin conseille une primo vaccination en 2 injections (distante de 3 à 5 semaines) dès l'âge de 5 semaines. La protection mise en place indiquée par le fabricant est de 1 an. Ensuite, un rappel annuel est conseillé. La mise au point d'un vaccin contre les virus de la famille des herpesvirus est souvent délicate, et la protection réelle fournie par ce vaccin est selon moi discutable. Elle n'est clairement pas de 100% (mais comme pratiquement aucun vaccin). Disons que selon mon expérience, elle atténue la gravité des symptômes ainsi que la durée de la maladie (un peu comme le vaccin contre les poquettes) que ce soit lors de la primo-infection ou lors des incontournables rechutes. Ces dernières, qui même, si elles sont souvent moins spectaculaires que la primo-infection, ne manqueront pas de survenir chez les pigeons contaminés (à l'instar d'un autre herpesvirus bien connu chez l'homme celui-ci : le bouton de fièvre) et peuvent s'avérer très ennuyeuses lors des compétitions. Moment propice pour cette réactivation du virus due au stress et à la fatigue qu'elles entrainent.
Il est nécessaire de s'arrêter quelques secondes sur cette protection adénovirus. En effet, il est démontré maintenant que ce virus bien connu des colombophiles possède plusieurs souches différentes. Ces différentes souches sont d'ailleurs certainement la raison pour laquelle certains colombophiles se plaignent que leurs jeunes ont développés « plusieurs fois » l'adéno.
Il est important donc de bien préciser que ce vaccin protège contre « une partie » de ces souche. Et donc que s'il apporte une protection contre ces souches, les autres souches de ce virus peuvent eux infester les pigeonneaux en toute impunité. Même si on en rediscutera lors des conseils de protocoles, vous l'aurez déjà compris, ce vaccin sera avant tout et presque exclusivement conseillé aux joueurs de pigeonneaux (la maladie étant finalement plus ennuyeuse que grave).
De façon plutôt étonnante, vu que le vaccin est en tout point identique au précédent pour ce qui est du paramyxovirus et de l'herpesvirus. Le fabricant conseille un protocole avec une seule vaccination lors de la primo-vaccination. Mais attention, il associe cette vaccination unique à une protection contre l'herpesvirus et l'adenovirus de 5 mois seulement. On pourrait certainement en déduire qu'un protocole avec 2 vaccination prolongerait la protection au moins contre l'herpesvirus à 1 an (Mais ceci n'est qu'une déduction et non une certitude). Un rappel après 5 mois étant au sinon conseillé pour maintenir la protection contre l'herpes ( la nécessité de prolonger la protection contre l'adéno peu être discutée vu l'âge qu'auront les pigeonneaux 5 mois après la 1ere vaccination, si celle-ci a été effectuée au moment opportun)
Ce vaccin étant relativement récent, nous n'avons encore que peu de recul quant à son efficacité réelle. Néanmoins, pour les colombophiles ayant eu récemment, voir régulièrement ce problème de mortalité chez les jeunes, on ne peut que le conseiller, et ainsi juger sur place de l'efficacité.
Dans la 2eme partie de cet article, j'aborderai les vaccins contre la paratyphose et essayerai de conseiller l'un ou l'autre protocole en fonction des besoins de chacun bien sûr. En effet, vous aurez déjà remarqué qu'à part certains professionnels qui ont tant le temps que les moyens d'administrer tous ces vaccins, pour la plupart des colombophiles, il faudra faire des choix. Bien sûr, ces choix seront à faire en discussion avec votre vétérinaire en fonction de vos propres problèmes et propres besoins. Mais nous en reparlerons.
alcne-hornaing, Posté le mardi 02 novembre 2021 12:30
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